Stockage : les différents types d’usage

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Les centres de stockage de gaz sont une part essentielle des infrastructures gazières en France. Ces projets colossaux, pour la plupart réalisés par l’homme, représentent des volumes de stockage de plusieurs milliards de m3 et permettent de sécuriser l’approvisionnement en gaz naturel de tout un pays. Par exemple, lors d’une période de froid extrême, la consommation sur le territoire augmente et il faut faire face à une plus forte demande.

Les centres de stockage français en quelques chiffres

  • 2 gestionnaires : TIGF au Sud-Ouest et Storengy pour le reste du réseau.
  • 16 sites de stockage répartis autour de la région parisienne (Germigny, Gournay, Saint-Illier, Saint-Clair, Beyne), au Sud-Est (Etrez, Tersanne, Manosque) et dans le Sud-Ouest ( Izaute, Lussagnet). Certains sont également situés dans le Centre (Cere, Chemery, Soing) et à l’Est (Trois Fontaines, Cerville).
  • 3 terminaux méthaniers qui eux stockent le GNL (gaz naturel liquéfié) importé par cargo, à Fos-sur-Mer et Montoir-de-Bretagne.
  • Une capacité de 25,8 milliards de m3 de gaz avec un débit de pointe de 200 millions de m3/jour. Pour vous donner une idée, cela représente 26 % de la consommation annuelle française.

Un stockage, des méthodes

Le gaz ne se stocke pas de la même façon partout. Les techniques varient selon la nature du gaz et son utilisation. Leur point commun : elles sont toutes aussi impressionnantes les unes que les autres !

  • Le stockage en nappe aquifère : on injecte le gaz dans une roche poreuse, semblable à celle d’un gisement de gaz, en enlevant l’eau qui s’y trouve. On protège ensuite cette roche avec une couche imperméable. L’utilisation de cette technique nécessite de garder 50 % du gaz stocké dans la nappe pour des raisons de perméabilité et de condition d’exploitation.
  • Le stockage en cavité saline : on commence par créer une grande caverne souterraine artificielle. Cette cavité doit être faite d’une roche sédimentaire constituée en partie de chlorure de sodium (en d’autre terme… de sel !), choisi pour son imperméabilité et sa neutralité chimique. On y injecte ensuite le gaz naturel.
  • Le stockage en gisement épuisé ou déplété : c’est le plus courant en Europe mais il n’existe pas encore en France. Un projet est néanmoins en cours sur le site de Cerville-Trois Fontaines en Lorraine. Il fonctionne sur le même principe que la nappe aquifère.
  • Le stockage en cavités minées revêtues : une nouvelle technique qui nécessite d’injecter du gaz naturel à haute pression et à faible profondeur dans des cavités excavées dans un massif rocheux, et revêtues intérieurement d'un “liner” (un peu comme le liner d’une piscine, sauf qu’ici c’est une paroi en acier). Cette technologie est prévue pour les zones géographiques dépourvues de potentiel géologique.
  • Le stockage de GNL : le gaz naturel est aussi stocké à l’état liquide par les terminaux méthaniers français (Fos-sur-Mer et Montoir-de-Bretagne). Une source bien utile pour ce gaz deux fois plus léger que l’eau, et qui prend jusqu’à 600 fois moins de place que le gaz naturel ! Le stockage reste temporaire jusqu’à la regazéification du gaz et son injection dans le réseau de distribution français.

Vous l’aurez compris, la plupart du gaz naturel stocké se trouve sous terre, au niveau de zones géologiques naturelles exploitées par l’homme, ou dans des cavités artificielles qu’il a créées/transformées. De multiples sites et techniques de stockage pour un seul but : sécuriser l’approvisionnement français et proposer un flux constant. Ils sont donc indispensables pour répondre à la modulation de la consommation, quels que soit les aléas météorologiques ou géopolitiques.

Source de l'image à la Une : Flickr (gfpeck)