Le biométhane, une énergie prometteuse

Vecteur important de la transition énergétique, le biométhane est un gaz renouvelable et neutre en CO2. Il est produit à partir de déchets issus de l'industrie agro-alimentaire, de la restauration collective, de déchets agricoles et ménagers ou encore de boues de stations d'épuration. Ce biogaz épuré respecte à 100 % les propriétés du gaz naturel : il peut donc être injecté sur le réseau de distribution de gaz naturel, et ce légalement depuis 2011.

Sommaire

Biogaz et biométhane : quelle différence ?

On a souvent tendance à confondre les deux, il faut avouer que la frontière est mince pour les non avertis.

  • Le biogaz est un gaz combustible issu d’une réaction biologique : la méthanisation.
  • Le biométhane, quant à lui, est le biogaz obtenu après une épuration poussée.

Biométhanisation : comment ça marche concrètement ?

Les déchets sont triés, préparés et introduits dans un “digesteur” ou “méthaniseur”. Ils sont ensuite mélangés et chauffés. En fermentant, les bactéries transforment ces matières organiques en biogaz. Une fois odorisé et contrôlé par GrDF, le biogaz prend le nom de biométhane. Ce dernier peut alors être injecté sur le réseau de distribution. Ses usages sont strictement identiques à ceux du gaz naturel et il est impossible de le distinguer du gaz naturel auquel il est mélangé.

Les avantages du biométhane

Le biométhane contribue au développement d'une économie circulaire locale où les déchets sont transformés en ressources renouvelables. Ses bénéfices sont nombreux pour le porteur de projet comme pour le territoire :

  • gestion durable des déchets ;
  • production d'une énergie renouvelable ;
  • réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
  • substitution des engrais chimiques par un engrais organique ;
  • préservation de la qualité des sols et des nappes phréatiques ;
  • création d'emplois locaux.

Le biométhane, quelles perspectives ?

Les perspectives sont optimistes : selon GrDF, 39 TWh de biométhane pourraient être injectés sur le réseau de distribution en 2030, ce qui représenterait 60 % des 64,7 TWh de biogaz produit. En 2050, on passerait à 88 TWh, soit 65 % des 136,1 TWh de biogaz produit. Quant aux autres filières de production de biométhane (gazéification, micro algues, hydrogène provenant des surplus d’électricité renouvelable...), de belles perspectives sont à prévoir dans le futur puisqu’elles pourraient permettre d’atteindre jusqu’à 63 % d’énergies renouvelables dans le gaz de réseau en 2050.

Le biométhane, une énergie qui rencontre encore des freins

  • Le producteur ne peut pas fragmenter production et vente de biométhane : un producteur s’engage à vendre la totalité de sa production de biométhane à un seul fournisseur de gaz naturel, pour une durée de 15 ans et à un tarif administré et garanti.
  • Les tarifs d’achat sont entre 2 et 5 fois supérieurs aux prix du marché : ils varient en fonction du type et de la taille de l’installation, ainsi que de la nature des produits utilisés (engrais, amendements, produits phytosanitaires, semences…). La filière biogaz n’est pas suffisamment mature pour être compétitive sur les marchés de l’énergie.
  • Le biométhane exige une gestion “locale” : le biométhane ne pouvant pas passer du réseau de distribution au réseau de transport de gaz, son utilisation reste locale. Les localités doivent alors équilibrer stockage, offre et demande. Cette contrainte constitue encore une limite au développement de la filière.
  • Une mise en place fastidieuse : les installations nécessaires à la production de biométhane sont lourdes étant donnés les investissements importants dont témoignent les premières installations. Les projets d’injection sont en général des projets à l’échelle du territoire et de grande taille, avec donc de fortes complexités administratives.

Source de l'image à la Une : Flickr (jean schweitzer)