Gaz naturel : pourquoi parle-t-on de Brent ?

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Si vous suivez l’actualité du secteur des énergies, vous avez déjà entendu parler du « Brent ». Cette expression se rapporte principalement au pétrole. Pour autant, en matière de gaz naturel, le Brent a aussi son mot à dire. Décryptage !

Brent : définition et origine

À l’origine, il ne s’agit ni d’un indice ni d’une ville, ni d’un économiste. Brent est le nom d’un gisement pétrolier découvert en 1971 en mer du Nord, au large de la ville écossaise d’Aberdeen, et dont l’exploitation a débuté au cours de l’année 1976.

Plus exactement, il s’agit d’un acronyme pour Broom (le nom de la formation d’Oseberg, située du côté britannique de la mer du Nord), Rannoch, Etive, Ness et Tarbert – les principales formations géologiques pétrolifères que l’on peut trouver en mer du Nord.

C’est une particularité du secteur pétrolier : malgré une production limitée depuis la découverte et l’exploitation du gisement, le Brent sert de brut de référence partout dans le monde. Selon les spécialistes, son prix détermine celui de plus de la moitié des pétroles extraits dans le monde !

Le saviez-vous ?

Le Brent n’est pas le seul indicateur pétrolier à suivre. En matière de pétrole, le poids de l’économie américaine est tel qu’il est légitime de s’intéresser à leur principal indicateur pétrolier ! Le WTI, pour West Texas Intermediate, contrairement au Brent, ne fait pas référence à un gisement pétrolier en particulier.

Le Brent, un driver pour le gaz naturel

Le prix du gaz naturel est influencé par celui du pétrole. Le Brent servant de brut de référence pour une grande majorité de l’industrie pétrolière, il a une grande influence sur le prix du gaz !

L’enjeu est économique et sociétal. Le gaz naturel est ce que l’on appelle une énergie « substituable » : il peut être remplacé par d’autres énergies.

Dans les années 1960, il a donc fallu trouver une bonne raison de le faire adopter et établir un mécanisme pour que son prix soit compréhensible et attractif. C’est pourquoi les producteurs et importateurs européens ont décidé d’indexer son prix sur les produits pétroliers.

Comment ? En s'appuyant sur un marché existant liquide. Ils s’assuraient ainsi que le prix du gaz ne serait jamais supérieur à celui des énergies concurrentes, avec ce que cela implique en termes d’attractivité !

À savoir

Le prix du Brent servait (et sert encore dans les contrats GNL) à former le prix du gaz. On vendait ainsi la molécule de gaz indexée sur les prix du pétrole.

Jusqu’à l’apparition des marchés gaziers régionaux (TTF, TRF, NBP), le prix du gaz suivait l’évolution du Brent, désormais la relation est plus complexe.

Ne parlons plus de corrélation !

Aujourd’hui, le marché du gaz naturel étant mature, de moins en moins de contrats à long terme sont indexés sur le Brent. C’est pour cela qu’on ne parle plus de corrélation gaz naturel / Brent, mais juste d’influence relative d’un marché sur l’autre. En effet, l’influence du Brent est à pondérer par l’influence d’autres drivers, comme les taux de change, l’état de la demande... Le prix du gaz naturel n’évolue donc pas dans les mêmes proportions et dans les mêmes délais que celui du pétrole.

 

Le prix du pétrole n’est qu’un driver des prix du gaz naturel parmi d’autres. Le prix du gaz naturel reste déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande sur des marchés en constante évolution ! Pour comprendre toutes les subtilités de la construction du prix du gaz, nous vous invitons à aller consulter notre infographie dédiée à ce sujet.