COP 23 : une édition décevante ?
Organisée pour établir les règles permettant d'appliquer l'Accord de Paris sur le climat, scellé à l’issue de la COP 21 en 2015, la COP 23, qui s'est tenue à Bonn du 6 au 17 novembre, s'est révélée assez décevante. Quelles décisions ont été prises ? En quoi pouvait-on attendre plus de cette édition 2017 de la Conférence des parties ? Le maGAZine vous explique tout !
Rappel : qu'est-ce qu'une COP ? La Conférence des parties, ou COP, est une réunion annuelle des parties intégrées à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Elle accueille, en un lieu différent à toutes les éditions, les États signataires de la Convention sur la biodiversité, un texte rédigé à la suite du premier Sommet de la Terre, organisé en 1992. Sont ainsi présents 170 pays, dont les pays membres de l'Union européenne, la Chine et les États-Unis – même si ces derniers n'ont pas ratifié la Convention sur la biodiversité –, ainsi que des ONG, des collectivités territoriales ou encore des scientifiques. L'objectif des COP ? Mettre en place des accords internationaux sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec des objectifs communs (à l'échelle de la planète) ou différenciés (par pays ou groupes de pays). C'est ainsi à l'occasion de la troisième COP, en 1997, qu'a été signé le Protocole de Kyoto, engageant 37 pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % sur la période 2008-2012, par rapport aux niveaux de 1990. Plus récemment, c’est l’Accord de Paris sur le climat qui a été rédigé, à la fin de la COP 21, organisée en France. |
Objectif de la COP 23 : mettre en œuvre l'Accord de Paris
Après une COP 22 marocaine occupée à définir le cadre d'application et le fonctionnement de l’Accord de Paris, les attentes pour cette COP 23 étaient assez élevées. En effet, l'édition 2017 de la Conférence des parties devait permettre de créer les conditions d'application de ce texte fondateur. Il n'en a rien été : elle n'a fait qu'ébaucher le travail.
Si la délégation américaine s'est impliquée dans les discussions, tout en répétant à l'envi son désir de ne pas appliquer le texte s'il n'était pas favorable aux intérêts des États-Unis, le premier objectif de la COP 23 n'a donc pas été atteint. Les délégués des pays signataires se sont donné rendez-vous fin 2018 à Katowice, en Pologne, pour la COP 24, pour créer véritablement le cadre d'application de l'Accord de Paris. Une nécessité, voire même une urgence, l’accord devant être appliqué dès 2020.
Un bilan collectif des émissions de gaz à effet de serre
Les pays participant à la COP 23 ont estimé nécessaire de lancer « une année de dialogue constructif et tourné vers les solutions ». Objectif : dresser à la fin 2018, lors de la COP 24, un bilan collectif des émissions de gaz à effet de serre, qui aidera chaque pays à mieux respecter l'Accord de Paris et à affiner ses engagements.
Là encore, l'urgence est bien réelle : en l'état, les promesses des signataires – pays industrialisés comme en voie de développement – ne permettront pas de limiter le réchauffement climatique en fin de siècle à 2 °C. Et encore moins de se rapprocher de la barre des 1,5 °C, que les signataires de l’Accord de Paris désiraient ne pas dépasser.
◇ En quoi consiste le bilan français des émissions de gaz à effet de serre ? ◇
Un manque de visibilité pour les pays en voie de développement
Le retrait américain de l'Accord de Paris, promis par l’occupant actuel de la Maison Blanche, Donald Trump, n'en finit pas de faire des remous. Les pays en voie de développement ont en effet fait savoir, durant la COP 23, qu'ils estimaient manquer de visibilité quant aux 100 milliards de dollars promis par les pays développés, qui doivent être versés au Fonds vert de l’ONU avant 2020.
Il faut dire qu'entre la COP 21 et cette édition 2017, le ton outre-Atlantique a changé : Donald Trump a d'ores et déjà indiqué qu'il n'avait aucune intention de verser les fonds promis par son prédécesseur, Barack Obama. Il s’agit donc de 2 milliards de dollars de perdus pour les pays bénéficiaires : de quoi susciter les interrogations.
Cette COP 23 peut être vue de deux façons. Elle est, certes, très décevante : aucune décision importante n'a été prise, l'intérêt du grand public a été plus que limité, l'administration américaine a fait son possible pour retarder les échéances… Mais, en contrepartie, ce rassemblement a posé un cadre pour que la COP 24 soit un succès. Vous pensez être incollable sur les Conférences des parties ? Testez vos connaissances sur la COP 21 avec notre quiz !
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