La COP 21 en 7 points clés
"Différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant." Voilà comment le président de la COP 21, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international français Laurent Fabius, qualifiait l’accord universel adopté par consensus le 12 décembre, à l’issue de la Conférence des Parties de la Convention-cadre. Que comporte cet accord ? Que faut-il en attendre ? Le maGAZine fait le point … en 7 points !
1/ Une limitation du réchauffement climatique plus importante que prévu
L’objectif initial de la COP 21 était de contenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2 °C. L’accord trouvé s’avère encore plus ambitieux, puisqu’il vise à le maintenir "bien en-dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels" et de "poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C", afin de réduire "significativement les risques et impacts du changement climatique".
2/ Pas (encore ?) de sanction contre les pays qui ne respectent pas l’accord
C’est certainement la faiblesse de l’accord universel adopté par les participants à la COP 21 : il ne prévoit pas de mécanisme coercitif ou de sanction pour les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements - contrairement à ce que revendique Laurent Fabius.
En fait, l’accord essaie de ne pas tomber dans les travers du protocole de Kyoto. Les pays développés s’étaient alors engagés à rattraper le non-respect de leurs engagements en assumant une "amende", de l’ordre de 30 % de réduction d’émissions supplémentaire. Une forme de sanction qui avait contribué à ce que les États-Unis ne ratifient jamais le protocole et que le Canada, la Russie, le Japon et l’Australie en sortent purement et simplement.
3/ Une entrée en vigueur soumise à approbation
L’accord né de la 21e Conférence des Parties de la Convention-cadre doit être appliqué à partir de 2020. Pour cela, il devra, à partir du 22 avril 2016, avoir fait l’objet d’une ratification, acceptation, approbation ou adhésion par au moins 55 pays, représentant au moins 55 % des émissions mondiales. Autant dire que les prochains mois seront décisifs pour la crédibilité de la volonté internationale affichée en décembre à Paris !
4/ Un plancher de 100 milliards de dollars par an pour solder la dette climatique
C’est l’évolution d’une promesse de 2009 : les pays du Nord s’étaient engagés à mobiliser en faveur des pays du Sud 100 milliards de dollars par an, d’ici 2020, et ce afin de solder leur "dette climatique".
Les pays en voie de développement espéraient davantage, afin de faire face aux impacts déjà concrets du dérèglement climatique : sécheresses, inondations, tempêtes, cyclones, montée des eaux… Ils ont obtenu gain de cause, dans une certaine mesure. L’accord de Paris prévoit en effet que ces 100 milliards de dollars deviennent “un plancher”, appelé à être relevé. Un nouvel objectif d’aide financière devra par ailleurs être présenté avant 2025.
5/ Une révision des engagements tous les 5 ans
Les promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ne seront plus gravées dans le marbre. Le texte signé à Paris introduit en effet un mécanisme de révision, tous les cinq ans - la première révision aura donc lieu théoriquement en 2025, l’accord entrant en vigueur en 2020.
C’est un impératif car, à ce jour, 190 pays sur 195 ont remis des contributions qui, additionnées, mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement d’environ 3 °C. Ce qui est loin des 2 °C annoncés, et bien plus encore de l’objectif de 1,5 °C !
6/ Une absence de compensation pour les pertes et dommages
Les pays du Nord ne sont pas responsables des pertes et dommages subis par les pays du Sud en raison du changement climatique. C’est une déception pour ces derniers, qui espéraient une "responsabilisation" des pays les plus développés.
L’accord trouvé à Paris reconnaît néanmoins "la nécessité d’éviter et de réduire au minimum les pertes et dommages associés aux effets négatifs du changement climatique, incluant les événements météorologiques extrêmes et les événements à évolution lente, et d’y remédier, ainsi que le rôle joué par le développement durable dans la réduction du risque de pertes et dommages".
7/ Une sortie possible à tout moment
À tout moment, ou presque ! Une fois l’accord ratifié, accepté ou approuvé, tout pays peut s’en retirer, après un délai de trois ans.
Que pensez-vous de l’accord trouvé sur le climat à Paris durant la COP 21 ? Partagez votre expertise dans les commentaires ci-dessous !