Pourquoi mettre en place un système de management de l’énergie ?
En France et en Europe, les entreprises qui respectent la norme ISO 50 001 peuvent mettre en place un Système de Management de l’Énergie . Mais quel est l’intérêt de se lancer dans une telle démarche ? Comment est-ce que cela fonctionne ? Le maGAZine fait le point, en compagnie de Sylvain Lagarde, directeur associé de la société Equinov.
Une action durable en faveur de l’énergie
Tout d’abord, une question s’impose : à quoi sert un système de management de l'énergie ? “Il s’agit de définir un cadre pour que l’action en faveur de l’efficacité énergétique soit durable”, explique le directeur associé d’Equinov, Sylvain Lagarde. Concrètement, un SMé permet de mener un ensemble d’opérations en faveur d’une baisse des consommations d’énergies, et d’en suivre les résultats. Il peut par exemple s’agir de changer une chaudière, de mieux isoler des bâtiments, de changer de système de climatisation…
“Dans un SMé, il est d’abord question de mesurer une situation de référence, puis d’établir un plan d’actions global d’économies d’énergie - avec ce que cela implique de changements comportementaux et d’équipements. Il s’agit enfin de mesurer dans le temps les effets de la réalisation de ce plan.”
Un système de management de l'énergie commence donc par la réalisation d'un audit énergétique de départ. Il constitue une “photographie” détaillée des consommations, de l’état de fonctionnement des équipements et des pratiques au sein de l’entreprise qui a mis en place le SMé. “Le plus important est la volonté du décideur de mettre en œuvre une politique énergétique, reprend Sylvain Lagarde. Sans cette impulsion, il n’est pas envisageable de lancer une démarche véritablement durable.”
Un coût variable
Difficile d’estimer le coût de la mise en place d’un SMé au sein d’une entreprise ! Reste qu’il n’est pas à négliger - tout en prenant bien sûr en compte le retour sur investissement possible.
“Les coûts concernent essentiellement l’accompagnement et le conseil par une société qui réalisera l’audit et construira le système de management avec le client, explique Sylvain Lagarde. On ajoutera également le coût de la certification et, si besoin, la création d’un poste au sein de l’entreprise, la norme prévoyant que le SMé soit délégué à une personne en charge de son application.”
Concrètement, dans une entreprise dont les consommations d’énergie atteignent plusieurs centaines de milliers d’euros, mettre en place un SMé peut ainsi coûter entre 20 000 et 40 000 euros.
Quels impératifs pour une réussite du SMé ?
Vaste question ! Pour fonctionner, un système de management de l'énergie a surtout besoin… d’une mise en place au cas par cas. S’il offre en effet une méthodologie générique, transverse à toutes les entreprises, il doit être adapté aux règles et aux usages de l’entreprise qui l’accueille.
Il convient également d’être conscient qu’un SMé impacte forcément la politique d’achat et les relations avec les prestataires de service. “De nombreuses entreprises mènent d’ailleurs cette démarche en réponse au cahier des charges de leurs clients”, précise Sylvain Lagarde.
Notez, pour finir, qu’un système de management de l'énergie mis en place au sein d’une entreprise ou d’une collectivité certifiée ISO 50 001 bénéficie d’un bonus de 20 % au titre des CEE. Un avantage non-négligeable !
Pour en savoir plus sur les CEE et la troisième phase du programme qui s’est ouverte en 2015 et court jusqu’en 2017, retrouvez notre interview de Sylvain Lagarde.
Source de l'image à la Une : Stokvault (Jack Moreh)