Électricité : l’équilibrage entre l’offre et la demande
Vous commencez à en avoir l’habitude, sur le maGAZine, nous parlons aussi d’électricité ! Au menu du jour : l’équilibrage entre l’offre et la demande. L’électricité est une forme d’énergie non stockable, tout du moins à grande échelle - contrairement au gaz naturel - et le réseau électrique doit présenter constamment une fréquence aux alentours de 50 Hz. C’est pourquoi le gestionnaire de réseau de transport doit veiller à l’équilibre constant entre la production et la consommation, et entre les importations et les exportations. Explications.
Une mission attribuée à RTE
En matière de fourniture d’électricité, l’équilibrage est primordial. Et c’est une mission confiée historiquement à RTE (réseau de transport d’électricité), une entreprise française filiale d’EDF, créée en 2000 pour faire suite à ce que l’on appelait le Service du Transport d’EDF.L’équilibrage du réseau électrique entre l’offre et la demande est avant tout l’affaire… d’un réseau de "responsables d’équilibre". Chacun, sur son propre périmètre, va avoir à charge de faire correspondre aux injections de leurs moyens de production, les soutirages des clients dont ils ont la "responsabilité". Ainsi, en théorie et de façon constante, sur le réseau électrique, l’offre est égale à la demande, et les exportations sont équivalentes aux importations.
- À lire sur la même thématique : B.a.-ba : la notion d’équilibrage
Trois actions correctrices possibles
Sauf qu’il n’y a qu’en théorie que tout se passe parfaitement. À tout moment, l’équilibre entre l’offre et la demande peut être rompu : trop d’électricité peut avoir été consommée par rapport aux prévisions, par exemple, ce qui survient notamment durant les périodes de grand froid… Sur un marché, ce sont des conséquences possibles, et normales !Que peuvent faire, dès lors, les responsables d’équilibre évoqués ci-dessus ? Selon les cas, trois choses :
- Tout d’abord, ils peuvent procéder à une activation de la réserve primaire. Cela s’effectue au niveau de la centrale électrique, de façon automatique avec un délai qui va de quelques secondes à quelques minutes, et implique tous les producteurs européens d’électricité qui sont connectés au réseau de transport.
- Ensuite, ils peuvent activer la réserve secondaire, de façon automatique également. Dans ce cas, ce sont uniquement les producteurs d’électricité situés dans la zone France, exploitant des productions de plus de 120 MW, qui sont sollicités.
- Enfin, ils ont la possibilité d’activer la réserve tertiaire, cette fois-ci manuellement. Dans ce dernier cas, ce sont les producteurs et consommateurs français qui sont sollicités pour participer au mécanisme d’ajustement en modifiant très rapidement leur programme de fonctionnement prévu. Ils peuvent être aidés par les acteurs étrangers dont la puissance est au minimum de 10 MW.
Le financement du mécanisme d’équilibrage
Reste une question : combien coûte ce mécanisme d’équilibrage entre la production et la consommation d’électricité ? À cette question, deux réponses coexistent.
- Tout d’abord, les charges créées par ce processus - tout comme la résolution des congestions - au quotidien sont supportées par les utilisateurs du réseau de transport. Pour cela, ils appliquent le TURPE (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) que l’on retrouve sur les factures de tous les utilisateurs du réseau.
- Ensuite, ce sont les responsables d’équilibre eux-mêmes qui financent le mécanisme d’équilibrage, via le règlement des écarts. En effet le responsable d’équilibre est engagé par un contrat auprès de RTE qui implique le règlement financier du coût des écarts constatés a posteriori, au sein de son périmètre d'équilibre, entre électricité injectée et électricité consommée (injections inférieures aux soutirages). À l’inverse, les écarts positifs (injections supérieures aux soutirages) lui sont compensés financièrement par RTE.
Source de l'image à la une : Flickr (Hans Splinter)