(Gas) Winter is coming !
Le mois d'octobre 2017 a été particulièrement chaud. Mais ne vous y trompez pas : l’hiver (gazier) arrive ! Et gare à ceux qui ne se seront pas préparés. Quelles sont les dispositions à prendre ? Qu'implique concrètement l'hiver gazier ? Le maGAZine fait le point, pour que vous ne soyez pas pris au dépourvu !
Consommation : arrivée de la « part hiver »
C'est la première conséquence de l'arrivée de l'hiver, la plus logique aussi : les consommations de gaz naturel vont entrer dans la « part hiver », celle qui permet de déterminer le profil de consommation. Elle est relevée, selon les cas, tous les mois, toutes les semaines ou tous les jours.
En hiver, les consommations sont en moyenne multipliées par 6 lorsque l’énergie est principalement consacrée au chauffage. C'est donc le moment de faire tant que possible des économies d'énergie, le profil de consommation impactant grandement les factures !
En premier lieu, vérifiez la bonne isolation de vos bureaux ou locaux commerciaux. Dégagez les radiateurs, aucun meuble ou matériel ne doit se trouver devant. Programmez le chauffage pour qu'il tourne a minima durant la nuit et les week-ends. Prévoyez aussi, sur le long terme, d’effectuer un diagnostic de performance énergétique (DPE) pour devenir moins énergivore !
Urgence gaz : êtes-vous délestable ?
Avec l’arrivée de l’hiver, vient aussi le moment de la mise en place du Plan urgence gaz (PUG). Son objectif ? Tout faire pour être en mesure de répondre à d’éventuelles tensions au niveau de l’approvisionnement en gaz naturel. Trois niveaux sont prévus par les pouvoirs publics :
- l’incitation à la modération (les médias communiquent sur ce premier niveau et distillent quelques bonnes pratiques) ;
- la limitation et la réduction de la durée de chauffage dans les établissements publics ;
- le délestage des clients industriels.
Êtes-vous concerné par la troisième mesure ? La réponse est oui si votre consommation annuelle de référence est supérieure à 5 GWh, et si votre code NAF21 se rattache aux sections B ou C de la nomenclature des activités françaises. Un formulaire déclaratif sera par ailleurs mis en ligne entre la fin novembre et le début du mois de décembre. Actuellement, un site raccordé au réseau de distribution qui se déclare délestable en fin d’année N dispense son fournisseur d’obligation de stockage entre le 1er avril N+1 et le 31 mars N+2.
Hiver gazier = hausse des prix ?
La baisse des températures et la forte sollicitation du gaz durant la période hivernale n’entraînent pas nécessairement une hausse des prix. Pourquoi ? Car la température n’est pas le seul driver du prix du gaz. Peuvent ainsi jouer :
- les décisions politiques prises dans les principaux pays exportateurs ou chez les plus gros clients ;
- la maintenance des infrastructures (centrales nucléaires, gazoducs…) ;
- les événements climatiques (sécheresses, tornades, pluies…) ;
- les évolutions du prix du pétrole ;
- le niveau de l’offre ;
- le niveau du stockage…
Il est donc particulièrement conseillé de surveiller le marché du gaz naturel et de guetter les opportunités offertes par les variations de prix. Les bonnes affaires n’attendent pas le printemps !
Ce qui change… pour mon fournisseur
Les fournisseurs de gaz naturel ont une responsabilité : assurer un stockage suffisant pour éviter toute pénurie. Avec l’arrivée de l’hiver, votre fournisseur devra donc s’être acquitté de son obligation, sous peine d’amende.
◆ Hiver gazier : le risque de pénurie existe-t-il vraiment ? ◆
Tout n’est cependant pas si simple : la réforme du stockage actuellement menée en France demeure particulièrement floue. Elle aura pour objectif de fixer des prix plus en adéquation avec la valeur réelle du stockage, et de moins faire peser cette charge sur les factures des consommateurs. L’hiver gazier doit se passer dans une transparence totale pour les consommateurs, sans augmentation des prix et sans pénurie. Mais que donnera cette édition 2017-2018 ? Réponse au printemps, lorsque viendra le moment de faire le bilan !