L’influence du Covid-19 sur la consommation de gaz naturel
La plupart des activités professionnelles ont été freinées, voire stoppées par la crise du Covid-19, entraînant un ralentissement de la consommation de gaz naturel. Mais la pandémie est-elle le seul facteur de cette baisse exceptionnelle ?
Variation de la consommation de gaz naturel en 2020
Ce n’est pas nouveau : la consommation de gaz naturel des ménages et des entreprises fluctue selon la météo. Avec des températures extérieures basses, la demande est plus importante (à cause du chauffage notamment), ce qui engendre une augmentation des prix du gaz. Mais l’inverse (demande en baisse et prix bas) se vérifie aussi.
Le graphique suivant nous permet de dégager quelques points forts sur l’année 2020, liés à la météo mais aussi au contexte particulier.
On peut voir par exemple qu’en janvier-février, l’hiver étant doux, la consommation gazière dans l’Hexagone a diminué.
Deux dates clés attestent de l’impact du Covid-19 sur la demande de gaz :
- le 14 mars 2020, qui correspond à la fermeture des cafés et des restaurants ;
- le 17 mars 2020, qui marque l’entrée en vigueur du confinement.
Avec la levée progressive des mesures de confinement, à partir du 11 mai, et la réouverture des bars et des restaurants dès le 2 juin (sauf pour les établissements d’Île-de-France, qui ont repris leur activité le 15 juin), la consommation de gaz naturel remonte.
Au premier semestre 2020, la demande en gaz s’est ainsi avérée bien inférieure par rapport à la consommation habituelle, notamment en avril :
Janvier | Février | Mars | Avril | Mai | Juin |
- 6,31 % | - 12,40 % | - 8,55 % | - 32,55 % | - 13,81 % | + 10,53 % |
Ce premier semestre affiche globalement la même consommation lissée qu’en été.
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Baisse de la consommation de gaz naturel : les 2 principaux facteurs
#1 Le Covid-19
La demande en gaz naturel a été stoppée net avec la pandémie de Covid-19 et le ralentissement de l’industrie mondiale. Elle est devenue équivalente à celle des mois d’été.
La majeure partie des activités étant au point mort durant ce début d’année 2020, la consommation électrique a également diminué. À tel point qu’il n’a pas été nécessaire de recourir aux centrales d’appoint au gaz pour soutenir la demande mondiale en énergie. Résultat : l’offre de gaz en Europe est restée abondante, notamment pour le gaz naturel liquéfié (GNL).
De la même manière, et pour des raisons similaires, le prix du pétrole était également très bas. Et grâce à nos analyses marché, vous savez déjà que les tarifs du gaz et du pétrole sont étroitement liés – le Brent est un driver du prix du gaz.
#2 Les températures
La météo a aussi eu un impact direct sur la consommation de gaz naturel. Les températures moyennes de début mars à fin mai étaient supérieures aux normales saisonnières – nonobstant deux épisodes de froid (du 24 mars au 3 avril et du 11 au 16 mai).
Les pics de douceur ont été fréquents tout au long du printemps. Et même si mars s’est avéré relativement conforme à la saison, les mois d’avril et de mai ont été quant à eux plutôt doux, se classant même parmi les plus chauds depuis 1900.
Pluviométrie très déficitaire, ensoleillement très excédentaire… Toutes ces données classent le deuxième trimestre 2020 au second rang des printemps les plus chauds depuis le début du XXe siècle, derrière le printemps 2011.
Avec ces températures clémentes pendant le confinement, les Français ont moins consommé de gaz naturel. Forcément !
La crise sanitaire du Covid-19, qui a freiné toutes les activités mondiales, a bel et bien influencé la consommation de gaz naturel. Mais la baisse est aussi la conséquence d’un réchauffement climatique et d’un hiver et d’un printemps particulièrement doux et secs. Restez connecté à l’actualité du marché du gaz, abonnez-vous à la Weekly !
Source : Open Data Réseaux Énergie / Météo France