Captation carbone : quelles solutions disponibles ?

Sommaire

La réduction des émissions de CO2 est une urgence ! Le sujet est d’ailleurs au cœur de la recherche depuis plusieurs années : différentes techniques ont été développées pour capter le dioxyde de carbone après son émission dans l’atmosphère. L'objectif ? Tenter de limiter la quantité de CO2 dans l'atmosphère. Mais à date, quelles sont les différentes solutions de « captation carbone » existantes ? On fait le point.

L’usine Orca, une alliance entre Suisse et Islande

En 2007-2008, la Suisse et l’Islande travaillent au développement de solutions afin de capter les émanations de CO2. Ces travaux de recherche ont d’ailleurs donné naissance à Carbfix côté Islande, et à Climeworks côté Suisse.

En 2017, afin d’avancer dans leurs recherches, les deux pays décident de créer l’usine Orca. L’enjeu ? Purifier l’air en captant le CO2 qui y est émis, et ce de façon permanente. Comment ? Grâce à 12 ventilateurs qui aspirent l’air et traitent le dioxyde de carbone de la manière suivante :

  • filtrer et chauffer du CO2 pour le séparer de l’air pur ;
  • libérer l’air purifié dans l’atmosphère ;
  • mélanger le CO2 à l’eau puis injecter l’ensemble dans la pierre – plus précisément le basalte – à 1 000 mètres de profondeur.

On laisse ensuite la magie de la minéralisation opérer pour que le CO2 se transforme en roche – comptez environ deux ans. C’est ce qu’on appelle la séquestration géologique permanente. Chaque année, jusqu’à 4 000 tonnes de CO2 sont traitées grâce à cette technique.

À noter

Dans une optique de cohérence – et afin de favoriser un bilan carbone nul pour l’entreprise – Orca s’alimente en énergie grâce à une centrale géothermique située à proximité.

Le potentiel des végétaux allié à la technologie

Sans surprise, à l’heure actuelle, la reforestation s’inscrit comme la meilleure solution pour absorber le CO2 émis dans l’atmosphère. Les vertus dépolluantes des plantes n’ont d’ailleurs plus rien à prouver. Néanmoins, Dame Nature semble avoir besoin d’un coup de pouce, et c’est pour cela que des projets fleurissent à travers le monde – y compris en France !

Micro-algues, bambou, Paulownia tomentosa... Zoom sur les solutions les plus efficaces !

Les micro-algues, grandes sauveuses de la planète

Historiquement, les micro-algues jouent un rôle important dans la purification de l’air. Petit retour en arrière… Lors de la Grande Oxydation – il y a environ 2,4 millions d’années – l’atmosphère était 5 fois plus chargée en CO2 qu’aujourd’hui. Pour purifier l’air, les micro-algues ont été essentielles.

Comment ça marche ? Pour faire simple, le CO2 est capté grâce à la photosynthèse. La micro-algue va puiser l’eau du sol et utiliser l’énergie solaire pour produire de l’oxygène et de la matière organique. Cette matière organique va permettre de stocker le CO2.

C’est pour reproduire et dynamiser ce processus que Vasco 2 a vu le jour. Implanté à Fos-sur-Mer, près de Marseille, ce projet repose sur l’aménagement de 12 bassins de micro-algues destinées à capter les fumées industrielles des usines pour produire du biocarburant. Comment ? Lorsque les algues sont saturées de CO2, elles sont converties en biocarburants ou utilisées dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques.

Attention, le doute plane encore sur l’industrialisation de ce recyclage biologique du CO2 industriel. En effet, malgré le soutien de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et d’Arcelor Mittal, déployer ce type de procédé à grande échelle nécessite davantage d’espace et d’importants moyens financiers.

Le bambou et ses vertus

Comme la micro-algue, le bambou s’inscrit comme un allié précieux pour la préservation de l’environnement. Mais attention, sa culture et son exploitation sont contrôlées et maîtrisées. Pourquoi ? Parce que cette plante présente des vertus écologiques importantes !

  • Elle absorbe 5 fois plus de gaz à effet de serre.
  • Elle produit 35 % d’oxygène supplémentaire que les autres arbres à volume équivalent.
  • Elle limite l’érosion en restaurant les sols grâce à la finesse de ses feuilles.

Le saviez-vous ?

Un hectare de bambou peut capter jusqu’à 60 tonnes de CO2 chaque année !

L’impressionnant Paulownia Tomentosa

Eh non, ce n’est pas le nom d’un gourou de l’écologie, mais celui d’un arbre originaire d’Asie. Le Paulownia Tomentosa est idéal pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et capter le dioxyde de carbone. Comment ? Grâce à ses caractéristiques étonnantes tant au niveau de sa croissance que de ses capacités.

  • Cet arbre peut atteindre une taille finale de 10 à 25 mètres en seulement 5 ans.
  • Il est capable de capter 10 fois plus de CO2 que n’importe quel autre arbre.
  • Il produit 4 fois plus d’oxygène que les autres végétaux.
  • Il absorbe de nombreuses poussières, favorisant ainsi le nettoyage des sols.

Les autres initiatives

Outre les vertus de la nature et les solutions déjà bien engagées, de nombreux projets de captation carbone continuent de voir le jour à travers le monde.

Dans l’hémisphère Nord, c’est le projet canadien Alberta Carbon Trunk Line qui suscite l’intérêt. Il consiste à collecter le surplus de dioxyde de carbone présent dans la province de l’Alberta, de le transporter vers des réserves de pétrole situées dans la même région et de l’utiliser pour la récupération assistée du pétrole.

Plus au sud, l’Australie mise sur le Gorgon Carbon Dioxyde Injection Project. Le principe est simple : le dioxyde de carbone émis par une usine de traitement de gaz naturel est capté par précombustion. Il est ensuite transporté puis injecté dans un aquifère salin profond, où l’eau salée est impropre à la consommation. Ces milieux sont donc parfaitement adaptés pour le stockage d’énergie.

À savoir

L’objectif avec le Gorgon Carbon Dioxyde Injection Project est de stocker plus de 4 millions de tonnes de CO2 par an, et ce, pendant 40 ans.

Au regard des objectifs de limitation de GES dans l'atmosphère, ces solutions sont (malheureusement) insuffisantes. Pourtant, elles n’en demeurent pas moins une source d’inspiration pour une humanité qui cherche à préserver son avenir. Reste à assurer la mise en place rapide de cette transition énergétique tant convoitée : affaire à suivre !