La Chine, un allié inattendu ?
Dans sa lutte contre la crise énergétique, l'Europe a beaucoup fait depuis l’hiver 2022 à défaut d’avoir été particulièrement prévoyante. Les approvisionnements ont été diversifiés, des mesures de sobriété énergétique ont été mises en place et des dispositifs de protection des consommateurs ont été créés dans certains pays (en Allemagne plus qu’ailleurs). Mais l’Europe a bénéficié du soutien d’un allié inattendu : la Chine. Comment le plus gros importateur de LNG au monde, allié déclaré de la Russie, est-il venu soulager quelque peu la tension sur l’offre gazière en Europe ? Le MaGAZine vous l’explique…
La Chine se mue en exportateur de gaz naturel liquéfié
La presse Chinoise le dit elle-même, ce n’est pas moins de 45 méthaniers qui ont fait le trajet entre la Chine et le vieux continent les cuves chargées. On estime qu’un peu plus de 4 millions de tonnes de GNL ont pu ainsi être livrés en Europe entre Février et Juin 2022.
La Chine a pu livrer à l’Europe le gaz naturel ne trouvant pas preneur sur son marché intérieur tout en permettant à son principal opérateur, Sinopec, de réaliser une très belle marge.
Pourquoi la Chine dispose-t-elle de surplus ?
La Chine a négocié des contrats de livraison de gaz naturel liquéfié à long terme. Elle reçoit donc des volumes même si son économie ralentit. Auquel cas, elle doit trouver une solution pour l'écouler.
Et il se trouve que l’économie chinoise a souffert en 2022 en raison de vagues de Covid19 gérées par des confinements de villes entières telles que Shanghai. Faute de disposer de vaccins réellement efficaces et dans une volonté très confucéenne de protéger les personnes âgées à tout prix, la Chine maintient en 2022 une politique zéro Covid stricte qui pèse très lourd sur son économie. Les estimations de croissance économique sur 2022 les plus optimistes tablent sur 2% cette année. Un chiffre extrêmement faible pour l’empire du milieu.
La puissance économique chinoise est en sous régime et tout le marché mondial des hydrocarbures est à son chevet. Les pays de l’Opep ont bien tenté de réduire leur niveau de production pour limiter la baisse du prix du Brent et chacun attend fébrilement la moindre intervention officielle à la recherche de signaux positifs sur un allégement de la politique zéro Covid. Des interventions ont d’ailleurs récemment été faites en ce sens.