Compensation carbone en entreprise : de quoi s’agit-il ?

La compensation carbone, vous connaissez ? Ce mécanisme consiste à compenser ses émissions de CO2 en finançant d’autres projets de réduction d’émissions ou de captation de carbone. Objectif de la démarche : atteindre la neutralité carbone dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Comment cette mesure a été mise en place ? Est-elle vraiment efficace ? C’est ce qu’on va voir !

Sommaire

Compensation carbone : une démarche d’abord volontaire

Les premiers projets de compensation carbone touchaient à la reforestation. Ils sont apparus en 1985, avant même la signature du Protocole de Kyoto – 12 ans plus tard, en décembre 1997.

C’est le producteur d’électricité américain AES Corp qui a mis en place la toute première démarche, en finançant un projet d’agroforesterie au Guatemala à hauteur de 2 millions de dollars. Le concept : planter 50 millions d’arbres pour compenser les émissions de gaz à effet de serre produites par une nouvelle centrale électrique.

À l’époque, le nombre d’arbres à planter avait été calculé de façon assez rudimentaire. L’avenir révélera que les estimations n’étaient pas tout à fait en phase avec les besoins réels.

Protocole de Kyoto : le début d’une longue lignée de projets

Depuis la signature du protocole de Kyoto, les projets de compensation carbone se sont multipliés. En effet, les pays industrialisés se sont vu imposer des objectifs de réduction de leurs émissions. Deux échelles d’action sont à leur disposition :

  • Sur leur propre territoire.
  • Dans un autre État.
    • Si celui-ci est en développement, on parle de mécanisme de développement propre (MDP).
    • S’il s’agit d’un pays industrialisé, l’effort de réduction se nomme mise en œuvre conjointe (MOC).

Les projets de compensation carbone

Certains projets de compensation carbone sont d’ordre naturel, d’autres technologiques. 

  • L’Australie a lancé, en 2019, un plan massif de reforestation. D’ici 2050, le pays plantera un milliard d’arbres, soit 400 000 hectares de forêt supplémentaires. Une reforestation qui permettra d’économiser 18 millions de tonnes de CO2 par an à partir de 2030, sur les 500 millions émises actuellement. Le tout pour 8 milliards d’euros. 
  • En Islande, les émissions provenant d’une centrale géothermique sont transformées en minéraux solides. Les émissions produites – un mélange de CO2 et d’autres gaz – sont injectées dans la roche souterraine basaltique, à 500 m de profondeur.

    Une fois dans le basalte, les gaz se mélangent à l’eau et créent un liquide pétillant. La forte pression et la chaleur permettent à ce liquide de réagir avec le basalte qui se transforme progressivement en veines crayeuses. Naturellement, des centaines de milliers d’années seraient nécessaires pour reproduire ce phénomène.

Le gaz compensé carbone

Le marché du carbone a un impact notable sur celui du gaz et joue un rôle direct sur son prix. Plus la demande en quotas carbone est forte, plus le tarif du gaz augmente. Le but ? Orienter les entreprises vers des solutions énergétiques à faible émission de carbone. 

Alors pour compenser les émissions de GES liées à la consommation de gaz naturel de leurs clients, certains fournisseurs optent pour la compensation carbone via l’achat de crédit carbone. C’est le cas de SEFE Energy et de son gaz vert

Ces crédits carbone consistent à financer des projets responsables auprès d’associations pour compenser les émissions de CO2 liées à la consommation de gaz. 

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Un système qui compte des limites

Si ces projets sont enthousiasmants, ils auraient très bien pu voir le jour sans le mécanisme de compensation carbone qui n’a pas vraiment prouvé son efficacité. Il demeure d’ailleurs difficile d’établir un bilan réel de ses bénéfices. 

Les critiques à l'encontre de la compensation carbone ne manquent pas : 

  • Elle permet de faire des choix à moindre coût, indépendamment des enjeux climatiques : compenser est plus facile et moins coûteux que changer de comportement. 
  • Elle est responsable d’un souci éthique : les plus riches délèguent aux plus pauvres la responsabilité du changement de comportement. 

Le déni de la réalité est certain et malgré les bonnes intentions, ces démarches ne font pas l’unanimité. Si elles limitent l’impact de la consommation sur le climat, la controverse autour du mécanisme révèle un véritable manque d’efficacité et de bon sens. 

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Face aux enjeux environnementaux actuels, une véritable prise de conscience se met en place au sein des entreprises. Pour compenser les émissions de gaz à effet de serre, les fournisseurs proposent diverses solutions. Parmi elles : le gaz vert. Vous souhaitez en savoir plus ?