Le Moyen-Orient met le cap sur les énergies renouvelables
Plutôt connu pour ses activités d'exploitation pétrolière, le Moyen-Orient s’engage également dans les énergies renouvelables. En effet, depuis quelques années déjà, il anticipe « l’après-pétrole » et compte bien exploiter ses ressources solaires et éoliennes exceptionnelles. Zoom sur les moyens mis en œuvre en faveur de la transition énergétique du Moyen-Orient.
La stratégie « Dubaï énergie propre 2050 »
Malgré leur statut de plus important foyer pétrolier au monde, les pays du Moyen-Orient – Émirats arabes unis (EAU) et Arabie saoudite en tête – investissent massivement dans le photovoltaïque et l’éolien. Pour orienter et rendre cohérentes les initiatives vers la transition énergétique du Moyen-Orient, les EAU suivent une feuille de route précise.
Lancée en novembre 2015, la stratégie « Dubaï énergie propre 2050 » ambitionne une production de 75 % des besoins énergétiques à partir de sources propres d'ici 2050. En parallèle, dans le cadre de sa « Stratégie énergétique intégrée pour 2030 », l’Émirat souhaite également réduire sa consommation d'électricité et d'eau de 30 %.
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Cinq piliers sont abordés dans cette dernière stratégie :
- les infrastructures (construction de sites solaires et éoliens) ;
- la législation (soutien des politiques d'énergie propre) ;
- le financement (création du Dubaï Green Fund de 23,34 milliards d'euros pour soutenir les projets) ;
- les capacités et compétences (formation et coopération avec des organisations privées et publiques telles que l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA)) ;
- le mix énergétique favorable à l'environnement (25 % d'énergie solaire, 7 % de nucléaire, 7 % de charbon propre et 61 % de gaz d’ici 2030).
Quid des autres pays du Moyen-Orient ? L'Arabie saoudite projette de convertir sa production électrique, pour passer à 50 % d’énergies renouvelables et nucléaire d’ici 2032. Le Qatar prévoit de multiplier par 60 sa capacité de production électrique d’origine renouvelable. Oman, la Jordanie, le Bahreïn, l’Iran ou le Koweït sont également à l’origine de nombreux projets photovoltaïques et éoliens. |
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Transition énergétique du Moyen-Orient : des projets misant sur le solaire et l'hydraulique
Pour atteindre leurs objectifs de production d'énergie décarbonée, les EAU misent essentiellement sur le développement de la filière solaire. En plein désert, à une heure du quartier d’affaires de Dubaï, la première tranche de 200 MW du parc solaire Mohammed Ben Rashid Al-Maktoum, a ainsi été inaugurée le 30 avril 2018.
Avec une capacité de 5 000 MW prévue en 2030, ce parc solaire à 12 milliards d'euros sera le plus grand au monde. Bâti grâce à EDF-Energies Nouvelles (EDF-EN), associé à Masdar et à la DEWA (Dubai Electricity and Water Authority), il créera 1 100 emplois et alimentera 20 000 foyers.
Il comptera une centrale solaire photovoltaïque de 11 millions de panneaux et une centrale thermodynamique constituée de milliers de miroirs orientables héliostats. Objectif ? Orienter la lumière solaire vers une centrale thermique pour la transformer en chaleur. Celle-ci produira alors de la vapeur qui activera une turbine reliée à un générateur électrique.
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Autre projet d’ampleur : la conception et réalisation d’une centrale hydroélectrique de type STEP (station de transfert d’énergie par pompage) dans la région de Hatta, à la frontière avec Oman. Un projet confié par la DEWA à EDF le 9 novembre 2017.
Constituée de deux réservoirs situés à des altitudes différentes et fonctionnant en circuit fermé, la centrale délivrera 250 MW modulables pour répondre aux fluctuations de la consommation électrique. La première phase de ce projet devrait être achevée en 2021 et les travaux se poursuivront jusqu'en 2030, pour atteindre une capacité de 1 000 MW.
Avec des capacités d’investissement très importantes et un haut potentiel en énergies renouvelables, la transition énergétique du Moyen-Orient est bien entamée. Une démarche particulièrement rentable, puisque certaines études estiment que l’exploitation d’énergies renouvelables sera 2 à 3 fois moins onéreuse que celle d’énergies fossiles d’ici 20 ans.
Source image à la Une : Unsplash – Evan Kirby