Le gaz naturel pour rouler plus propre

Sur le maGAZine, nous avons deux passions : les technologies innovantes et l’énergie, et plus particulièrement le gaz naturel. C'est pourquoi nous nous intéressons aujourd'hui aux véhicules qui fonctionnent au gaz naturel. Si nos voisins européen - et en premier lieu, l'Allemagne et l'Italie - sont plus en avance que nous sur le sujet, des initiatives restent notables et prometteuses dans l’Hexagone. Un récent sondage de l'IFOP confirme en effet que les franciliens qui souhaitent rouler au gaz naturel, sont prêts à acheter un véhicule de ce type - c'est le cas de 80 % d'entre eux -, et n'attendent que les infrastructures pour le faire ! Alors, comment ça marche ? Quel type de gaz est utilisé ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Pour quels avantages ? Réponse tout de suite dans notre dossier made in le maGAZine !

Sommaire

Faisons le point sur les différents types de gaz naturel destinés aux véhicules, pour les particuliers comme pour les professionnels. Ils sont au nombre de trois : le GNV, le GNL (avec sa version décarbonnée, le bio-GNL) et le GPL.

  • Le GNV, ou gaz naturel pour véhicules, est stocké sous très haute pression, dans des réservoirs adaptés. Les véhicules qui roulent au GNV, rejettent 25 % de CO2 de moins qu’une voiture classique et 80 % à 90 % d’ozone en moins. Autre avantage : ils n’émettent ni benzène, ni soufre.
  • Le GNL, ou gaz naturel liquéfié, est constitué à plus de 90 % de méthane. Son principal avantage ? Son volume réduit par rapport au gaz naturel "classique" d’un facteur d’environ 600. Il existe également en version décarbonnée, appelée "bio-GNL".
  • Le GPL, ou gaz de pétrole liquéfié, est un mélange d’hydrocarbures issus du traitement du gaz naturel et du raffinage du pétrole. Il s'appelle GPL-c lorsqu'il est destiné aux véhicules. Il s'avère bien moins cher que le gazole et le sans-plomb. Il présente également l'avantage de moins user les moteurs que les autres carburants. Encouragé en France par les pouvoir publics au début des années 2000, il était utilisé par 260 000 automobilistes en 2014.

Que dit la loi ?

C'est dans un esprit volontariste que la loi essaye, mandat après mandat, de favoriser le développement des véhicules propres - et leur adoption par les usagers. Après la loi LAURE (1996) et la loi Grenelle 1 - qui avaient fixé des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre issus du secteur des transports de l'ordre de 20 % pour 2020 et par rapport à 1990 -, la loi TECV (Transition énergétique pour une croissance verte) vise 32 % d'énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie d'ici 2030 - avec, pour le carburant, un fonctionnement "par paliers", 10 % en 2020 et 15 % de la consommation finale en 2030.Ainsi, priorité est donnée aux véhicules à "faibles, voire très faibles émissions", selon la terminologie de la loi TECV. L'objectif ? Faire de 2 litres aux 100 kilomètres la nouvelle norme pour les véhicules particuliers. L'État est même sommé de donner l'exemple : les pouvoirs publics doivent atteindre, dès le 1er janvier 2017, une part minimale de 50 % de véhicules à faibles, voire très faibles, émissions de CO2 et de polluants de l’air (électriques, hybrides, gaz naturel...).

Le GPL en France

C'est le carburant au gaz naturel le plus connu en France. Pourtant, le GPL n'a les faveurs ni du public, ni des industriels, ni des pouvoirs publics. C'est dire si l'on peut craindre de le voir disparaître dans les prochaines dizaines d'années. Au 1er janvier 2016, on comptait en France 250 000 véhicules roulant au GPL en circulation. En 2015, seuls 1 500 véhicules de ce type ont été vendus. Nous sommes bien loin de l'Italie, pays dans lequel ce carburant représente le tiers des ventes ! Pourtant, les infrastructures sont là :

  • 1 750 stations-service sur 10 500 distribuent ce carburant, dont la totalité de celles installées sur le réseau autoroutier.
  • L'Île-de-France compte à elle seule 250 stations GPL.
  • En 2008, un bonus de 2 000 euros était accordé sur les motorisations GPL. S'il a permis de vendre 100 000 véhicules, il a en revanche disparu depuis.

Le GNL et le bio-GNL en France

Moins volumineux, mais tout aussi efficace que les carburants classiques à base de pétrole, le GNL est vu par de nombreux industriels et spécialistes comme une opportunité d'avenir pour le transport. Ainsi, la dernière directive européenne sur le développement des carburants de substitution incite les États membres à mettre en place, d’ici 2025, un certain nombre de points de ravitaillement ouverts au public. L'idéal ? "Tous les 400 kilomètres". Il faut dire que les avantages du GNL sont certains, au-delà de la question du stockage. Les coûts d’investissement et de maintenance des véhicules à motorisation GNL (notamment et principalement les poids lourds), plus élevés que pour les véhicules diesel, sont en effet amortis en 3 à 5 ans grâce aux écarts de prix des carburants.Le GNL et le bio-GNL devraient ainsi être appelés à se développer fortement dans les prochaines années. En début d'année, Cedigaz, une association d'analyse du marché du gaz naturel, prévoyait ainsi que la demande mondiale de GNL dans les transports pourrait atteindre 18 millions de tonnes en 2020, puis 36 millions de tonnes en 2025... et 77 millions de tonnes d'ici 2035 !

Le GNV en France

En France, il y a, selon les derniers chiffres, quelque 13 000 véhicules roulant au GNV - pour l'essentiel, des autobus (10 % du parc national), des bennes à ordures ménagères (13 % du parc national) et des poids lourds. Une goutte d'eau, certes, dans l'océan des véhicules qui circulent dans nos villes et campagnes. Selon les statistiques du système d’immatriculation des véhicules, la tendance semble néanmoins s’accélérer. Et ce grâce, à quelques bons élèves : Grenoble, la Vallée de l'Arve, des entreprises privées comme Friolet...En 2015, une quarantaine de stations publiques commercialisaient du GNV en France. Ce n'est qu'un début : la directive européenne vise une station accessible au public tous les 250 kilomètres. 300 stations (publiques et privées) ont même été annoncées pour 2020 par l’AFGNV (Association française du gaz naturel pour véhicules) !

C'est un fait, le gaz naturel pourrait jouer un rôle encore plus important dans la transition énergétique actuellement souhaitée par les pouvoirs publics. Heureusement, on le voit, il est déjà au cœur des changements de comportements dans les transports routiers !

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