Marché du gaz : l’analyse technique de novembre 2017

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Sommaire

Le marché du gaz naturel en novembre 2017

La première quinzaine de novembre a été marquée par des hausses des prix de marché, tout autant sur les marchés Spot (court terme) que long terme. Sur le court terme, ce sont les hausses des consommations nationales et des flots limités de gaz vers l'Europe (l'arrivée de GNL dans les terminaux méthaniers étant par exemple quasi-nulle jusqu'à la fin du mois), dans un contexte de baisse des températures, qui expliquent cette tendance. Sur le long terme, la hausse des marchés pétroliers a impacté les échéances 2018 et 2019, de nombreux contrats étant toujours indexés sur le pétrole !

En semaine 46, le marché du gaz naturel s'est orienté à la baisse, la demande en gaz pour la production des centrales électriques se réduisant, et la France important de grandes quantités de gaz depuis la Belgique et l'Allemagne. Résultat ? Un quasi-équilibre entre l'offre et la demande, favorable à la détente des prix du marché.

En fin de mois, les marchés sont repartis à la hausse, notamment en raison de l'augmentation des consommations aux Pays-Bas et d'une panne programmée dans un champ norvégien. Puis, dans les derniers jours, le marché court terme a poursuivi sa hausse, pendant que le marché long terme baissait.

◇ 6 drivers principaux du prix du gaz résumés en une infographie ◇

Certains drivers du prix du gaz

Le prix du pétrole

Au mois de novembre, le marché du pétrole a connu deux phases. Durant deux semaines, le cours s'est envolé, atteignant même son record depuis deux ans ! Une hausse due en grande partie à l'annonce faite par plusieurs grands producteurs de limiter leur offre, notamment en réduisant leurs extractions, et à l'annonce de la baisse du nombre de puits en exploitation aux États-Unis.

Il faut dire que la situation en Arabie Saoudite, où les tensions avec le Yémen sont fortes et où les arrestations internes se multiplient, n'a fait que renforcer cette augmentation connue par l'or noir. Ajoutez à cela le maintien potentiel de restriction de la production des pays de l'OPEP, et vous avez un cocktail qui entraîne le prix du pétrole vers des sommets que l'on n'avait plus connus depuis bien longtemps !

Puis, la deuxième quinzaine, patatras (ou presque). Le marché du pétrole s'est détendu à la suite d’une hausse de la production américaine, à des niveaux de stocks américains plus élevés que prévu, et à des analyses anticipant un assouplissement de l'accord de l'OPEP visant à réduire la production. Assouplissement qui n’a finalement pas eu lieu : fin novembre, l'OPEP décidait de prolonger l'accord de réduction de production de brut pour une durée de 9 mois. Renvoyant le cours du pétrole vers une tendance haussière à l'orée du mois de décembre.

L’idée d’une « OPEP du gaz naturel » est-elle envisageable ?

Le taux de change EUR/USD

Deux semaines de baisse de l'euro face au dollar, puis deux semaines de renforcement de la monnaie américaine, puis une semaine d’instabilité : le taux de change EUR/USD n'a pas permis d'identifier une tendance forte et globale durant ce mois de novembre 2017.

Plusieurs éléments ont pu expliquer la baisse de l'euro face au dollar en première moitié de mois :

  • l'annonce de la BCE à la suite de la réduction de son programme d'achat d'actifs ;
  • les performances économiques des entreprises européennes jugées insuffisantes ;
  • la bonne santé de l'économie américaine, notamment dans le secteur immobilier…

Inversement, les facteurs macro-économiques qui ont poussé en ce mois de novembre l'euro à la hausse face au dollar sont les suivants :

  • l'allègement massif d'impôts, annoncé par l'administration de Donald Trump ;
  • les bons chiffres de la croissance au sein de la zone Euro, la Banque centrale européenne n'hésitant pas à se montrer de plus en plus confiante dans la poursuite de la reprise économique ;
  • la publication d'indicateurs économiques meilleurs qu'attendus dans la zone Euro, notamment en Allemagne (même si l'absence de coalition gouvernementale autour de la chancelière Angela Merkel a pu faire naître quelques craintes) ;
  • l'annonce d'une possible mise en cause de Donald Trump dans l'affaire de l'ingérence russe dans la présidentielle américaine…

Les températures

Il a (presque) fait chaud en ce mois de novembre 2017 ! En effet, les températures ont très souvent été au-dessus des normales saisonnières. Il n'y a qu'en semaine 45 qu'elles n'ont pas au moins atteint le niveau attendu, entraînant de fait une hausse des consommations de gaz naturel.

Mais cela n'a pas duré : le redoux est venu, avec un pic à la fin du mois de 4 °C au-dessus des normales. Impactant, de fait, consommations et cours du gaz naturel. À suivre en décembre, alors que les projections annonçaient dès la semaine 47 de fortes baisses des températures sur l'ensemble du territoire, d'ores et déjà anticipées par le marché du gaz naturel. Après tout, c'est l'hiver (gazier) !