World Oil Outlook : que faut-il en retenir ?
Le 7 novembre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) publiait son rapport annuel, le World Oil Outlook. S’il s’intéresse bien sûr aux prévisions en matière de demande d’or noir, ce document n’en oublie pas les autres sources d’énergie, comme le gaz naturel et le charbon. Que faut-il retenir de cette édition 2017-2018 du World Oil Outlook ? Le maGAZine fait le point !
La demande de pétrole à la hausse
Selon le World Oil Outlook, la demande de pétrole devrait augmenter à moyen terme, sur la période 2016-2022, passant ainsi de 95,4 Mb/j (millions de barils par jour) à 102,3 Mb/j, soit une hausse de près de 7 Mb/j en l’espace de 6 ans. « Globalement, la demande de pétrole a été révisée à la hausse de 2,24 Mb/j en 2022 par rapport aux prévisions détaillées dans le rapport 2016 », détaille le document.
Si la première place du pétrole dans le mix énergétique mondial n’est pas (encore) menacée, sa part devrait néanmoins baisser : elle pourrait passer de 31 % en 2015 à 27 % avant 2040. Ce qui n’empêchera pas la demande de croître sur le long terme : elle devrait atteindre 111,1 Mb/j en 2040. Ce sont ainsi les pays émergents (notamment au Moyen-Orient et en Afrique, avec une croissance de 2,2 % par an en moyenne) qui tireront la demande, selon l’OPEP.
◇ Une « OPEP du gaz » pourrait-elle voir le jour ? ◇
Le gaz naturel devant le charbon
Parmi les autres sources d’énergie, le gaz naturel devrait, selon l’OPEP, tirer son épingle du jeu. La demande va ainsi croître de près de 34 Mbep/j (millions de barils équivalent pétrole par jour), passant de 59,2 Mbep/j en 2015 à environ 93,2 Mbep/j en 2040. Cela représente un taux de croissance annuel moyen d’environ 1,8 % !
Avec ce rythme, il n’est pas surprenant de voir le gaz naturel passer devant le charbon dans le mix énergétique global. Il représentera plus de 25 % des consommations en 2040, contre 21,5 % en 2015. Juste derrière le pétrole, donc !
« L’augmentation de l’offre de gaz sur le marché mondial, en raison de l’expansion de la production de gaz naturel liquéfié (GNL), devrait également contribuer aux taux de croissance élevés de cette source d’énergie », note le World Oil Outlook. Cette tendance favorable au gaz naturel devrait donc se poursuivre sur le long terme.
Belle croissance pour les énergies renouvelables
Le mix énergétique global est-il en train de connaître une vraie révolution ? À la lecture du World Oil Outlook, la question mérite d’être posée. En effet, ce sont les énergies renouvelables qui devraient connaître la croissance la plus rapide sur la période 2015-2040. Une croissance boostée sous l’impulsion de la Chine, notamment, mais aussi des accords internationaux récemment ratifiés, tels que l’Accord de Paris.
◇ Que retenir de la COP 21 et de l’Accord de Paris ? ◇
Le solaire, la géothermie, l’éolien et le photovoltaïque semblent appelés à représenter une véritable alternative aux sources d’énergies classiques. Une bonne nouvelle pour la transition énergétique !
Selon le World Oil Outlook, la demande globale ne faiblit pas
Les demandes de pétrole, de gaz naturel et d’énergies renouvelables étant toutes en hausse dans le dernier World Oil Outlook, il est logique de voir la même évolution dans la demande en énergie primaire (qui comprend biomasse, hydroélectricité, pétrole, gaz naturel, nucléaire, solaire, éolien et autres renouvelables). Mais à quel point ? Selon l’OPEP, elle devrait connaître une hausse équivalente à 96 Mbep/j entre 2015 et 2040, passant de 276 Mbep/j à 372 Mbep/j sur la période considérée, soit une croissance moyenne annuelle de 1,2 %.
« La croissance globale de la demande est, cependant, inéquitablement répartie entre les différentes régions et les différents pays, note le World Oil Outlook. (…) La raison principale tient dans les différentes perspectives au sein de ces ensembles quant à l’augmentation de la population, le taux d’urbanisation et la croissance économique. Ainsi, l’Inde et la Chine seront les deux plus grands contributeurs à cette augmentation de la demande. »
Les prévisions de l’OPEP vont dans le sens de celles des autres analystes : la demande énergétique n’ira pas en faiblissant dans les prochaines décennies. Elles portent néanmoins en elles un signal positif, puisque le charbon semble bien devenir une énergie du passé. Pour preuve, l’Allemagne envisage de ne plus y avoir recours. Une bonne nouvelle pour le gaz naturel et les énergies renouvelables !
Source image à la Une : Flickr Creative Commons – Pontla